Médicament ibuprofen sans ordonnance
Pour faire face à cette situation très complexe, l'ANSM et les professionnels de santé appellent à la vigilance des consommateurs de ce médicament.
Selon la revue Prescrire qui publie le 28 novembre un numéro spécial de son magazine consacré à l'Ibuprofène, le médicament vedette des rhumatismes, "le risque d'utilisation détournée est important". L'ANSM précise dans un communiqué que l'anti-inflammatoire de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), vendu sous le nom de marque Advil ou de l'Ibuprofène (appelé aussi Nurofen) "est le médicament le plus consommé en France, notamment pour son usage préventif des poussées aiguës de rhumatismes inflammatoires".
La revue Prescrire précise que ces risques concernent le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire ou d'une thrombose veineuse en particulier pour les utilisateurs à très fortes doses, mais également le risque de survenue de douleurs dans les extrémités (genou, cheville, coude, poignet, doigts), d'une inflammation des gencives (gingivite) ou d'une anémie sévère et grave, en particulier chez les enfants et les adolescents de plus de 15 ans et les personnes âgées fragiles.
Le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire est le plus important pour ceux qui prennent de l'ibuprofène en usage chronique (plusieurs mois par an), et le risque de survenue d'une thrombose veineuse est le plus élevé pour ceux qui prennent de l'ibuprofène à fortes doses en usage chronique (plusieurs fois par semaine ou plus d'un an), précise la revue Prescrire qui précise que le risque thrombotique peut être augmenté par l'association de l'ibuprofène à d'autres anticoagulants oraux.
Le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire est le plus important pour ceux qui prennent de l'ibuprofène en usage chronique (plusieurs mois par an), et le risque de survenue d'une thrombose veineuse est le plus élevé pour ceux qui prennent de l'ibuprofène à fortes doses en usage chronique (plusieurs fois par semaine ou plus d'un an), indique la revue Prescrire.
L'ANSM rappelle qu'il est indispensable "d'avoir une utilisation raisonnée de ces médicaments en respectant les posologies recommandées", et précise que "la plupart des anti-inflammatoires peuvent être utilisés sous forme de comprimés, de suppositoires, de sirops, de gouttes, de crèmes, de gels, de spray nasal ou encore de pommades oculaires. Ils sont commercialisés sous différentes marques telles que Ibuprofène Ratiopharm, Advil, Nurofen, Nurofenflash, Nurofenflash, Ratiopharm, Nurofenflash, Nurofenpro, Ratio-Nafis, Nurofen Pro, Nurofenpharmacie, Nurofenpharma, Ratiopharm, Ratio-Ratiopharm et Solutab"
L'ANSM précise que "le risque d'utilisation détournée n'est pas le seul à poser problème dans la prescription des médicaments anti-inflammatoires", mais "qu'il est le plus important" pour ceux qui utilisent ces médicaments "en usage chronique et à très fortes doses"."Le risque d'utilisation détournée est important et augmente avec la durée de prescription", souligne l'ANSM.
L'ANSM souligne que la durée de prescription est indiquée sur la notice des médicaments ou sur l'étiquetage de l'emballage extérieur. Elle rappelle que si les patients ont des difficultés pour prendre le médicament ou si des effets indésirables sont notés, il est important de consulter un professionnel de santé ou de s'adresser à l'ANSM pour obtenir un avis médical.
Les médicaments à base d'Ibuprofène sont des "suicidaires"
Déjà en 2019, le laboratoire Ratiopharm avait été condamné pour "vente de médicament dangereux" après que des patients avaient rapporté des effets indésirables graves de l'Ibuprofène, qui avaient été associés à un syndrome de type suicidaire (appelé "mort subite inattendue") ou à des troubles psychiatriques.
L'ANSM avait alors annoncé que ce médicament avait "une toxicité cardiovasculaire et des effets indésirables psychiatriques", notamment à "une dépression" et "des idées suicidaires".
La revue Prescrire rappelle que "les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l'ibuprofène en particulier peuvent être associés à un risque de survenue de maladie cardiovasculaire ou de thrombose veineuse en particulier chez les personnes âgées de plus de 15 ans", et précise que ces médicaments peuvent être utilisés "en usage chronique (plusieurs mois par an), en particulier pour prévenir les poussées aiguës de rhumatisme inflammatoire".
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont les médicaments les plus consommés en France en matière d'usage chronique (plusieurs mois par an), et sont également les plus prescrits à l'hôpital. Selon les chiffres de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce sont les AINS qui arrivent en première position en matière d'usage chronique (plusieurs mois par an) avec 94% des prescriptions totales. Ils sont suivis par l'ibuprofène (26%), les céphalosporines de 3e et 4e générations (12%), les anti-inflammatoires non stéroïdiens non aspirinés (9%), les corticoïdes (4%).
Pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l'ibuprofène en particulier, ce sont les personnes de plus de 15 ans qui ont les plus fortes consommations (51% et 42% respectivement).
Ce chiffre est à mettre en parallèle avec la consommation de médicaments à base d'Ibuprofène qui est en baisse entre 2019 et 2022. Elle a baissé de 6% entre 2019 et 2020, de 13% entre 2020 et 2021 et de 35% entre 2021 et 2022, selon les chiffres de l'ANSM.
L'ANSM précise que le médicament doit être pris "sans dépasser la posologie prescrite". "En cas de symptômes ou de problèmes cardiaques", il est important de prendre "le médicament sous avis médical", et de ne pas le "consommer en automédication" avec "des produits inappropriés".
L'ANSM précise que "le risque d'utilisation détournée est important pour ceux qui prennent de l'ibuprofène à fortes doses en usage chronique"
Le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire est le plus important pour ceux qui prennent de l'ibuprofène en usage chronique (plusieurs mois par an), et le risque de survenue d'une thrombose veineuse est le plus élevé pour ceux qui prennent de l'ibuprofène à fortes doses en usage chronique (plusieurs fois par semaine ou plus d'un an), souligne l'ANSM.
L'ANSM précise que les symptômes qui peuvent survenir lors d'une prise excessive d'ibuprofène incluent des maux de tête, des nausées, des vomissements, des vertiges, des douleurs abdominales, une somnolence, des douleurs musculaires, de la fièvre et des douleurs articulaires. Ces symptômes disparaissent généralement au bout de quelques jours.
"Parmi les personnes les plus concernées"
Au total, "près de 50% des adultes ont une consommation régulière et supérieure à 28 comprimés en une seule fois par jour", précise la revue Prescrire. "L'usage chronique d'ibuprofène est le plus fréquent et concerne près de la moitié des adultes (49,7%), suivi par les cas d'usage chronique (33,8%) et par les cas d'usage occasionnel (11,8%)", indique-t-elle.
La revue Prescrire précise que parmi les personnes qui ont pris de l'ibuprofène dans les 28 derniers jours, "19,3% des femmes et 15,2% des hommes ont présenté des effets indésirables"."Parmi les personnes les plus concernées par ces effets indésirables figurent les personnes âgées de plus de 65 ans", indique la revue.
La revue Prescrire souligne que "la moitié des personnes consommant de l'ibuprofène de façon chronique présentent des symptômes qui peuvent survenir lors d'une prise excessive", et précise que les symptômes qui peuvent survenir lors d'une prise excessive d'ibuprofène incluent des maux de tête, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de la fièvre et des douleurs articulaires. Ces symptômes disparaissent généralement au bout de quelques jours"."Par ailleurs, une partie des personnes prenant de l'ibuprofène de façon occasionnelle ou transitoire présentent des effets indésirables, indique la revue Prescrire. Parmi ces personnes figurent 25,6% des femmes et 19,3% des hommes.
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